Les expositions temporaires

Le Musée de la poterie présente tous les 2 ans une nouvelle exposition temporaire dans sa salle principale.

Passé présent - Les mains dans l’argile

Nouvelle exposition temporaire depuis mars 2024: "Passé présent. Les mains dans l'argile"

Après 20 années d’existence, et un agrandissement en 2014 qui a doublé la surface d’exposition et a permis d’organiser des activités potières, après sept expositions temporaires, le musée a éprouvé le besoin d’une mise à jour, tant du point de vue muséologique que matériel. La Fondation a décidé de revenir au plus près de la source de l’histoire potière à Bonfol. Le titre de la nouvelle exposition est

Passé présent - Les mains dans l’argile

Cette exposition, appelée à évoluer, prendra place dans les salles du rez-de-chaussée. Grâce aux recherches de l’archéologue Ursule Babey, nous en connaissons à présent beaucoup plus sur l’histoire de la poterie de Bonfol - histoire et production d’importance nationale qu’aucune institution de renom dans notre pays ne s’est encore intéressé à mettre en lumière. La FPB a dès lors décidé d’y remédier, en retraçant dans la nouvelle exposition le destin des entreprises actives de la fin du 19^e siècle à aujourd’hui. Un important travail de recherche (témoignages oraux, documents d’archives…) a été effectué. Sur cinq sites, de nombreux fours de potier fonctionnaient au 20^e siècle ; aujourd’hui, un seul est encore en activité

Les collections du musée ne contiennent que très peu de pièces du 19^e siècle. Grâce aux études menées par Ursule Babey, qui forment la base de cette exposition, la collection archéologique du Canton du Jura est riche en mobilier, dont une partie est mise à notre disposition par l’Office de la culture. Le tableau d’Achille Merguin (Musée jurassien d’art et d’histoire, Delémont) illustre un atelier de l’époque et réunit les nombreuses étapes de la production céramique. Le travail de la généalogiste Laetitia Macler a mis des noms sur les visages des potiers, et éclaire les liens familiaux tissés entre les potiers, les colporteurs et les tuiliers des temps passés.

Le territoire de Bonfol est parsemé de lieux où l’on a produit de la céramique.

La tuilerie fait le lien entre le 19^e et le 20^e siècle. Son histoire commence, selon les recherches de Mme Babey, en 1820, pour se terminer en 1919 avec l’incendie qui ravagea l’entreprise - elle ne fut pas reconstruite.

Le deuxième emplacement se situe au lieudit « Les Boulats ». En 1900, quelques citoyens de Bonfol décident de créer un atelier modèle de céramique. Une S.A. est fondée et en 1914, la manufacture est prête à entrer en fonction. Elle est exploitée par « A. Wächter, Vogt & C^ie. ». Jusqu’à sa fermeture définitive en 1953, elle changera sept fois sa raison sociale, sous cinq patrons différents. Tous les potiers exploitant l’entreprise n’étaient, et de loin, pas de Bonfol - ni même de Suisse.

La manufacture de la route de Beurnevésin (voir la photo) a été fondée en 1924 par la famille Léon Chapuis qui, jusque-là, exploitait un atelier de boîtes de montres. Ce dernier est alors transformé en une petite manufacture de poterie, sous la raison sociale « Chapuis et C^ie, Manufacture nouvelle de Céramique ». En 1939, l’entreprise est agrandie et un bâtiment industriel voit le jour. En 1948, le nom change en « Céramique d’Ajoie ». Une bonne vingtaine de personnes sont employées. En 1954, l’entreprise est vendue à M. Armand Bachofner, qui l’exploite sous la même raison sociale, mais de plus en plus comme un atelier de potier individuel et non plus comme une manufacture. Toute activité cesse en 1989 et la fermeture définitive date de 2013.

La CISA (Céramique industrielle S.A.) prend son envol en 1949 avec l’achat d’un terrain à l’écart du village. Le bâtiment est construit en 1951. L’année suivante débute la fabrication des fameux « clinkers », carrelage typique de Bonfol. En 1960, on décide d’agrandir l’usine. Cinq ans plus tard, le filon de terre de Bonfol est épuisé ; il est remplacé par des terres venant de France et d’Allemagne. Une collaboration avec une entreprise sœur allemande, Jasba Keramik, se met en place, laquelle reprend la CISA en 1984. En 1991, CISA retourne en mains suisses mais en 1999, elle est contrainte d’éteindre définitivement ses fours.

La poterie sur la Place Louis-Chevrolet a ouvert ses portes en avril 1991. Felicitas Holzgang est la dernière apprentie de la Céramique d’Ajoie au début des années 1980. Après son apprentissage, elle travaille durant deux ans dans différents ateliers en Suisse et à l’étranger. En 1990, elle obtient sa maîtrise de céramiste à la Haute Ecole de céramique de Landshut en Bavière, d’où elle revient à Bonfol pour maintenir et renouveler la tradition potière ancestrale.

L’exposition met en évidence l’historique ainsi que la production de chaque entreprise. Des outils, des documents et des photos enrichissent la promenade dans les espaces dédiés à chaque entreprise. Petite goutte d’eau dans la mer… On pensait en savoir beaucoup sur l’histoire de la poterie de Bonfol, mais c’est comme une poupée russe : on en enlève une, une autre surgit. Bien des choses restent à découvrir, c’est la raison pour laquelle nous avons précisé qu’il s’agit d’une exposition évolutive, qui sera amenée à être enrichie, complétée, refaçonnée – à l’image de la poterie du lieu.

Prospectus nouvelle expo